Je suis tombé récemment sur un reportage qui m'a remémoré mon voyage en Chine d'avril dernier. Quinze jours complets dans le Yunnan, entre montagnes, lacs et rizières en terrasses. J'ai eu la chance de pouvoir me rendre sur le territoire des Mosuo, l'une des dernières ethnies matriarcales au monde.
Le peuple Mosuo (chinois : 摩梭 ; pinyin : mósuō) vit sur les contreforts de l'Himalaya, près du lac "Lugu", à la frontière des provinces du Yunnan et du Sichuan.
Ils forment une société matrilinéaire et matrilocale, l'une des dernières connues à ce jour. Les enfants sont rattachés au groupe parental maternel, qui les élève, leur transmet nom et traditions. Les femmes sont au centre de cette société complexe et ne quittent pas leur famille. Elles pratiquent une forme de "mariage libre" : les femmes choisissent leurs partenaires , en changent à leur guise, et les amants ne résident pas ensemble.
Ces spécificités ont été mises à mal sous la révolution culturelle (1966-1976) par une propagande active en faveur du mariage et de la monogamie. Le succès de cette politique fut tout de même limité, de nombreux Mosuo étant restés fidèles à leur modèle traditionnel ou y retournant par la suite.
Dans la vie quotidienne, ce sont les femmes qui s'occupent de gérer les affaires du foyer : travail dans les champs, taches ménagères, éducation des enfants. En gros, elles font tout pendant que ces messieurs s'occupent en fumant, en picolant et en jouant aux cartes ! Alors bien sur, c'est un peu simpliste de décrire les choses ainsi : quelquefois les hommes aident aux champs et "pilotent" les barques sur le lac...
Quand arrive le soir, certains membres de la communauté se retrouvent dans la petite localité de Loshui et organisent une représentation de "danse du feu" pour les touristes.
Cette danse était autrefois réservée aux grandes occasions, comme le Nouvel An, ou la fête en l’honneur de Gemu, la déesse originelle du peuple mosuo. Aujourd’hui, elle est une attraction qui permet à cette minorité d'avoir quelques rentrées d'argent.
J'ai passé un super moment dans ce coin : c'est tout simplement magnifique, les locaux sont adorables, et la nourriture est au top. Bien évidemment, pour profiter au maximum de l’expérience, il faut parler chinois car vous vous imaginez bien que personne ne parle anglais à des centaines de kilomètres à la ronde (non je n’exagère même pas !).
Si cela vous intéresse, le reportage "Le pays Mosuo, le royaume des femmes" est encore visible : profitez-en, c' est assez dépaysant !
Ça vous a plu ? Envie d'apprendre le chinois ?
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