Les historiens chinois placent les auteurs du Shanhaijing sur le même plan que Théophraste, père de la pétrologie.
Plus de cinq cents montagnes sont mentionnées, assorties d’indications concernant leur position, altitude, accessibilité, forme, zones basses, superficie, et parfois végétation et enneigement. Plus de trois cents cours d’eau sont signalés, avec mention de leurs périodes de basses eaux, des lacs et puits voisins. Parmi les ressources naturelles, animales, végétales ou minérales, ces dernières sont les plus fréquemment citées : quelque trois cents sites et près de 80 variétés réparties en quatre catégories (métal, jade, pierre, sol), avec leurs caractéristiques (éclat, transparence, etc.).
Le monde du Shanhaijing offre une certaine ressemblance avec celui décrit par Zou Yan : terres centrales entourées de quatre mers au-delà desquelles se trouvent des terres éloignées, le tout orienté selon quatre directions autour du centre. Les dimensions précises du monde "sous le ciel" y sont indiquées : 28 000 lis d’est en ouest, 26 000 du nord au sud.
Les lieux qui ont pu être identifiés se répartissent sur une superficie comprise entre le cours moyen et inférieur du Fleuve jaune, le Hunan occidental, l’archipel Zhoushan et les côtes du Guangdong. Les informations les plus précises sont concentrées dans une zone ayant l’actuelle Luoyang pour centre. Elles présentent une certaine concordance avec les indications du Tribut de Yu, chapitre du Shangshu. On peut donc supposer que c’est essentiellement dans cette région que l’ouvrage fut rédigé.
Sous les Qing, le "Livre des monts et des mers" était classifié comme ouvrage de référence géographique, mais n’en fit pas moins l’objet de deux importantes éditions commentées en raison de son intérêt littéraire. C’est en effet la principale source des légendes de la Chine ancienne, probablement considérées comme des informations historiques par ses rédacteurs. "Nuwa répare le ciel brisé", "L'archer Yi abat les neuf soleils", "Chang'e s'envole vers la lune" sont trois des nombreux mythes rapportés par l’ouvrage. Certains ne se trouvent que dans le Shanhaijing, qui est devenu un matériau d’étude essentiel pour les spécialistes de l mythologie et du folklore chinois ancien.
Envie de savoir plus ? Intéressé(e)s ?
Suivez-moi sur mon blog ou sur les réseaux sociaux : )
Comments