Les arts martiaux chinois, popularisés sous le nom de kung-fu, également désignés par les termes mandarins wǔshù, guóshù ou quánfǎ et parfois désignés sous le terme de boxes chinoises, sont constitués de centaines de styles différents de combat à main nue ou armée, qui ont été développés en Chine au fil des siècles.
L’origine des arts martiaux est attribuée à des nécessités d'auto-défense, des activités de chasse et à la formation militaire dans l'ancienne Chine. Le combat au corps à corps et la pratique des armes ont été importants dans la formation des soldats chinois. Les arts martiaux chinois intégrèrent à leur pratique différentes philosophies et notions, s'élargissant, au-delà de la seule auto-défense, à l'entretien physique pour finalement devenir une méthode d’éducation personnelle. L'influence des idéaux martiaux dans la société civile se propagea ultérieurement dans la poésie, la fiction littéraire, puis à notre époque dans les films.
Selon la légende, le mythique Empereur Jaune aurait présenté les premiers systèmes de lutte chinois. Célèbre général avant de devenir empereur de Chine, il aurait écrit de longs traités sur la médecine, l'astrologie et les arts martiaux.
Le Shoubo (手搏, attesté au moins dès le IIIe siècle av. J.-C.), et le Xiang bo dans les années 600 av. J.-C. ne sont que deux exemples d'anciens arts martiaux chinois. En 509 av. J.-C., Confucius aurait suggéré au duc Ding de Lu que les gens devraient pratiquer les arts littéraires autant que les arts martiaux: ainsi les arts martiaux commencèrent à être pratiqués par des citoyens ordinaires, et plus seulement par des militaires et des sectes religieuses. Un système de lutte appelé Jiaoli (角力) est mentionné dans le Classique des rites au 1er siècle av. J.-C. Ce système de combat inclut notamment des techniques de frappe, de projection, de manipulation articulaire, et des attaques des points vitaux. Le Jiaoli est devenu un sport durant la dynastie Qin (221-207 av. J.-C.). Le Livre des Han (206-8 av. J.-C.) mentionne que pendant la dynastie Han (206 av - 8 CE) existait une distinction entre un combat sans arme intitulé Shoubo (手搏), pour lequel des guides d’apprentissage avaient déjà été écrits, et la lutte sportive, alors connue comme Jiaoli (角力). "Six Chapitres de Combat à main nue" étaient mentionnés à la même époque dans le Livre Han des arts, mais ces chapitres furent perdus au cours des siècles suivants.
Sous la dynastie des Tang, des descriptions de danses d'épée ont été immortalisées dans les poèmes de Li Bai. Sous les dynasties Song et Yuan, des compétitions de xiangpu (un prédécesseur du sumo) étaient parrainées par les cours impériales. Les concepts modernes d’arts martiaux ont été entièrement développés par les dynasties des Ming et des Qing.
Les concepts associés aux arts martiaux chinois ont changé avec l'évolution de la société chinoise et ont acquis au fil du temps une base philosophique. Des passages dans le Tchouang-tseu, un texte taoïste, ont trait à la psychologie et la pratique des arts martiaux. Tchouang-tseu, son auteur éponyme, a sans doute vécu au IVe siècle av. J.-C. Le Tao Te Ching, souvent attribué à Lao Tseu, est un autre texte taoïste qui contient des principes applicables aux arts martiaux. Selon l'un des textes classiques du Zhouli (周礼), le tir à l'arc et la conduite des chars faisaient partie des « six arts » (六艺) de la dynastie Zhou (1122-256 av. J.-C.), avec les rites, la musique, la calligraphie et les mathématiques.
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